Lauriane FIROBEN

Céramiste

Riche d’un cursus en histoire de l’art, Lauriane entre en terre et en feu en 2005, initiée 2 mois par une potière traditionnelle au Mali. Diplômée de la Maison de la Céramique de Dieulefit, elle installe en 2008 son atelier au pied des Vosges et y construit ses fours à bois, éphémères ou pérennes. Profondément liée à la nature qui l’enlace autour de l’atelier, pétrie de terre et de feu, elle aborde la céramique par le prisme sensible des éléments pour en faire une expérience vibratoire forte. Elle déploie une approche des terres sigillées qui lui ressemble, en transcendant les codes, un peu trop sages à son goût, de cette technique de surface antique particulièrement exigeante : par le jeu des cuissons au bois, et parfois des enfumages, sur des argiles de cueillette patiemment affinées pour n’en garder que la fleur, telle une danse avec le feu, son expression est libre, sauvage, intuitive, et ouvre l’espace des songes. Quand le monde extérieur blesse, chercher refuge dans l’alchimie merveilleuse de la terre et du feu, pour s’inventer un monde intérieur bienveillant, où la douceur est forte et la force douce, où la vulnérabilité est richesse et la sensibilité trésor, où la rêverie est l’alliée précieuse de l’action, où la poésie est guide et la beauté phare dans la nuit. De l’intérieur à l’extérieur, il n’y a qu’un souffle, pour créer alors un monde sensible. Echos, résonances. Dans la caresse de la terre et l’étreinte du feu, l’esquisse d’un chemin : célébrer le chant du monde, comme un acte sacré.

Création de pièces uniques artistiques (sculptures, muraux) et utilitaires (bols, boîtes, plats…), parées de fines terres sigillées, préparées à partir d’argiles de cueillette, cuites au bois, parfois enfumées. Formes contenantes et fécondes, souvenir des mains en coupe originelles et des rondeurs archétypales ; formes refermées et contemplatives, comme des artéfacts patinés par l’usure du temps, passages entre ici et au-delà. Sur les argiles fines, le feu laisse son empreinte, paysages universels, histoires intemporelles. Analogies, changements d’échelle, trouble des sens : qu’il s’agisse d’un bol très doux au creux des mains ou d’une puissante sculpture, le microcosme céramique se fait expérience vibratoire pour explorer l’infini du macrocosme, l’infini en soi.
Lauriane réalise aussi des démonstrations de cuisson enflammées sur des manifestations, transmet généreusement ses savoir-faire lors de stage tout public à l’atelier, mène joyeusement des projets artistiques en milieu scolaire et intervient sérieusement à l’Institut Européen des Arts Céramiques.